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III.Utilisation dans la criminalistique
Sommaire
a)
b)
c)
a)
b)
c)
III/Utilisation dans la criminalistique
a) La criminalistique et le luminol
c) L'application : principes et inconvénients
La criminalistique est l'ensemble des techniques mises en œuvre par la justice, la police et la gendarmerie pour établir la preuve d'un délit ou d'un crime et d'en identifier son auteur. En criminalistique, le luminol permet de détecter de faibles traces de sang présentes sur les scènes de crime.
Cette méthode permet de découvrir des scènes de crime même si le sang a été lavé, dilué ou si il est invisible à l'œil nu. Le luminol est aussi efficace sur des tâches de sang récentes qu'anciennes et permet aussi de détecter le sang dans les liquides. L'utilisation du luminol peut aussi bien identifier des explosifs et détecter des incendies et révéler des informations essentielles à la résolution de l'affaire. Il peut donner des informations sur l'arme utilisée et la direction du coup (pour une arme blanche ou à feu) ou même donner des informations sur le criminel, telles que sa pointure ou la marque de ses chaussures.
La criminalistique reste la principale application de la chimiluminescence, afin d'établir la preuve d'un délit ou d'un crime.
a) La criminalistique et le luminol
Sur une scène de crime, les traces de sang sont souvent invisibles à l'œil nu, soit à cause des conditions météorologiques (scène de crime extérieure), soit parce que l'auteur a nettoyé derrière lui. Les techniciens de scène de crime utilisent alors des produits à base de luminol.
Ce détecteur d'hémoglobine repose sur le phénomène de la chimiluminescence. Il s'agit d'une réaction chimique entrainant une production de lumière.
Le luminol est une espèce chimique présentant une chimiluminescence d'une émission de 450 nm, lorsqu'il est mélangé avec un oxydant. C'est cette émission de lumière bleue qui révélera la présence de traces de sang. L'ion ferreux Fe présent dans l'hémoglobine est le catalyseur de la réaction.
Par ailleurs la criminalistique ne doit pas être confondue avec la criminologie. En effet si la criminologie permet d’appréhender le phénomène délinquant, la criminalistique qui regroupe plusieurs disciplines (médecine légale, toxicologie, police scientifique, police technique, balistique) étudie par des voies scientifiques les indices et les traces des infractions et des crimes.
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L'utilisation du luminol par la police scientifique a commencé en 1937 grâce au scientifique et criminologue allemand Walter SPECHT qui a testé le luminol comme réactif sur de nombreux supports (pelouse, dalles de pierres souillées de sang…). Il a alors constaté que ce produit révélait des traces d'hémoglobine. En 1939, la composition de Specht est testée sur du sang animal et humain et est améliorée pour découvrir des traces de sang résiduelles sur des surfaces nettoyées.
Plus tard, en 1951, le luminol est souvent mis au service de la police scientifique pour détecter des trace de sang sur les scènes de crime. Mais l'utilisation du carbonate de sodium ( Na2CO3) dans la composition de celui-ci provoque une réaction très lente d'oxydation de l'hémoglobine, et le résultat obtenu est peu lumineux et de courte durée. D'autre part, cette formulation est instable et toxique.
C’est pour cela qu’en 1966, une nouvelle composition du luminol est réalisée. Le luminol et l’hydroxyde de sodium sont mélangés à de l'eau oxygénée. La nouvelle composition doit être conservée au frais et à l’abri de la lumière. Sa durée de vie est, elle aussi, courte mais en présence de sang, le résultat est plus lumineux.
b) l’ion Fer II dans le sang
Un corps humain adulte contient environ 5 litres de sang. Il est constitué de 55% de plasma (partie liquide) et de 45% de cellules sanguines (partie solide). Ces dernières sont visibles au microscope optique.
Ces cellules sanguines regroupent :
• les globules rouges, ou hématies, ou érythrocytes (99%) ;
• les globules blancs ou leucocytes (0,2%) ;
• les plaquettes ou thrombocytes (0,6-1,0%).
Les images ci-dessous présentent les différentes cellules sanguines dont font partie les globules rouges:
Les globules rouges sont les éléments en plus grande quantité dans le corps et ce sont eux qui donnent la couleur rouge au fluide. Les hématies contiennent 280 000 molécules d'hémoglobine.
Une hémoglobine est une protéine dont la principale fonction est le transport du dioxygène dans l’organisme.
L'hémoglobine est constituée de quatre chaînes identiques deux à deux : deux chaînes α de 141 acides aminés et de deux chaînes β de 146 acides aminés. Chacune de ces chaînes est associée à un groupement appelée l'hème contenant l'ion Fer II (Fe ).
Une hémoglobine contient donc 4 hèmes et une molécule d'hème contient un ion ferreux Fe .
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c) L’application : principes et inconvénients
Nous avons vu précédemment la réaction chimique qui entraine la chimiluminescence du luminol (§ Ch II.a) dans laquelle le ferricyanure de potassium est remplacé par l'ion Fer II contenu dans le sang; nous avons donc la réaction suivante :
+ 2OH + 2H2O2
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catalyseur: ion Fer II
+ 4H2O + N2
h
Ce petit film permet de comprendre le processus d'une manière simplifiée :
Mais pour que les traces de sang se révèlent, plusieurs étapes sont nécessaires :
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Le ou les lieux doivent être sombres pour plus de visibilité et l’appareil photo doit être mis en place au préalable pour pouvoir photographier dès que les traces de sang apparaissent, car la réaction est de courte durée.
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Un enquêteur de la police judiciaire prépare une solution à base de luminol et la vaporise sur la surface à examiner.
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La luminescence provoquée au contact du sang révèle les emplacements des tâches. L’éclat bleu dure environ 30 secondes. Pendant ce laps de temps les enquêteurs peuvent prendre des photos des zones ayant réagi avec luminol.
Cependant, en plus de réagir avec le sang le luminol réagit avec de nombreux autres produits: le cuivre (ou d'un alliage de cuivre), le sodium (contenu dans l'eau de javel), le lichen, le raifort et certains décolorants ou encore peinture ou vernis (généralement déposés sur le lambris). Ainsi, si une scène de crime est nettoyée à l'aide d'une solution diluée d'eau de javel, ou d'un autre de ces produits précédemment énumérés, celle-ci va devenir entièrement fluorescente, camouflant les éventuelles traces organiques comme le sang.
Il faut également savoir que le luminol détecte les petites quantités de sang présentes dans l'urine et réagit avec du sang animal. Ainsi, au contact de matières fécales, il produit le même éclat que s'il s'agissait de sang.
Le Bluestar
Afin de remédier à ces problèmes de sensibilité à d’autres matières, d’autres produits plus sensibles ont été développés par la chimie dont un basé sur le luminol : le Bluestar.
Ce produit a d'abord été développé aux Etats-Unis, puis amélioré en France pour servir en criminalistique sur les scènes de crime sanglantes. Une particularité explique son succès auprès des scientifiques du monde entier : le Bluestar ne perturbe pas la détermination d’un profil génétique pour l'identification d'ADN.
